Quel avenir pour le Made in France ?

Avec un chiffre d’affaire de plus d’une centaine de millions d’euros en 2015, la récente relocalisation de la production de Solex à Saint-Lô ou encore l’important succès du Slip Français, le Made in France a le vent en poupe.

Made in France

En octobre 2016, selon une étude réalisée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, près de 72% des Français affirmaient être prêts à payer plus cher pour un produit fabriqué en France, contre 39% en 1997.
Selon un sondage réalisé par l’IPSOS, 81% des français avaient tendance à privilégier l’achat de produits Made in France en 2014, et 77% cherchent à connaître l’origine d’un produit avant de l’acheter.

Un gage d’authenticité qui rassure

L’origine française d’un produit est devenue un véritable argument de vente. Fort de ses valeurs responsables et positives, le Made in France plaît et semble séduire de plus en plus de consommateurs. Argument marketing pour certains, gage de qualité pour d’autres, le Made in France permet néanmoins de privilégier et préserver des entreprises et des emplois de l’Hexagone.
Contrairement aux idées reçues, le Made in France n’est pas forcément plus coûteux, notamment dans l’industrie agroalimentaire. Selon l’INRA « A qualité égale, les produits Made in France peuvent même être moins chers si l’on opte pour les produits frais de saison, en moyenne. »

Mais le Made in France est surtout une réponse rassurante à la crise de confiance des Français envers l’industrie, agroalimentaire notamment, en raison des nombreux scandales alimentaires récents, mais pas seulement.
En effet, un bilan de la commission européenne affirmait en 2015 que sur près de 2000 produits dangereux importés, les deux tiers proviennent de Chine : métaux lourds dans les bijoux, jouets présentant des risques de blessure ou d’étouffement/étranglement, colorants cancérigènes dans les textiles, etc. 

Une étude de BETC souligne la volonté générale de repli sur les valeurs traditionnelles de la nation ; élément aujourd’hui important dans la communication des marques.
Ce phénomène se produit également dans d’autres pays à travers le monde, et selon BETC, « l’identité nationale est le nouveau cool ».

Made in France

Des appellations et étiquetages parfois trompeurs

En France, le consommateur peut se retrouver perdu face au nombre de formulations trompeuses, entre les symboles tels que le drapeau tricolore ou encore les tours Eiffel et autres coqs qui ornent les emballages.

L’indication « Made in France » est délivrée par les services des douanes, selon les règles dites « d’origine préférentielle ». Elles stipulent que le produit prend l’origine du pays dans lequel il a subi sa dernière transformation substantielle. Ce qui permet donc à un produit ayant été fabriqué en majeure partie dans un ou plusieurs pays étrangers, de porter l’indication « Fabriqué en France » s’il y a subi sa dernière transformation importante.
Plus strict, le label « Origine France Garantie » requiert que 50% du prix de revient (comprenant les coûts de fabrication et de distribution) soit acquis en France et que les transformations les plus substantielles et importantes soient effectuées en France.

Made in France

Les difficultés du Made in France

Il n’est cependant pas toujours facile pour les producteurs français de rester concurrentiel. Par exemple, le joailler français Mauboussin a récemment décidé de rapatrier sa production en France, pour réduire ses délais de fabrication et de livraison ; mais peine à recruter des profils qualifiés et rencontre des difficultés de production en raison des capacités limitées des ateliers français.

D’après El Mouhoub Mouhoub, professeur à Paris-Dauphine, les effets sur l’emploi français ne sont pas non plus exceptionnels. Seulement 150 sociétés ont annoncé des relocalisations en France depuis 2005, soit 5% des entreprises qui ont auparavant délocalisé. Pour 10 emplois délocalisés, un emploi serait relocalisé, ce qui peut s’expliquer selon lui par le fait que les relocalisations concernent majoritairement les activités robotisables.

Enfin, si la volonté de produire au maximum en France peut se justifier par une volonté de contribuer à l’économie nationale, il est une réalité à laquelle nous ne pouvons échapper : vivre 100% Made in France est aujourd’hui impossible. Malgré tout, le succès de nombreux entrepreneurs français nous montre que le savoir-faire national a encore de beaux jours devant lui ! 

Sources :

leparisien.fr

100% Made in France

lefigaro.fr

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